Arrivée à Valparaiso

Quelle émotion...

Après être allée voir le futur appartement de Mariana dans la commune de San Joaquin, en périphérie de Santiago - une des rares communes, avec Nunoa, où elle vit actuellement, dans lesquelles le "apruebo" l'a emporté au moment du référendum pour le projet constitutionnel présenté cette année... Après avoir visité un ancien abattoir recyclé en halle commerciale avec des petits cafés, dans ce même quartier, et bu un incontournable terremoto dans un troquet du coin (cocktail créé dans les années 1990 pour des journalistes allemand qui étaient de passage à base de vin blanc cuit, de Fernet Branca, de grenadine et de glace à l'ananas)... Après avoir découvert le musée d'art précolombien, que la pandémie ne m'avait pas laissé le temps de visiter, et après avoir revu Alejandra et sa fille Amelia, artistes voyageuses tout juste revenues de Costa Rica et du Mexique... Me voilà de retour dans le "Puerto de mi amor".

Je débarque chez mes anciens patrons de l'agence de tourisme communautaire Ecomapu, Felipe et Cristian, qui m'ont gentiment incitée chez eux. Je touche pas de commissions pour partager ce lien, mais si vous passez par Valparaiso, vraiment ils sont géniaux et ont une très belle approche du tourisme -vu comme une opportunité de développement économique pour les locaux et pas que pour les grandes enseignes, et tout ça avec une grande exigence intellectuelle:

ECOMAPU | Operador de Turismo de Experiencias en Valparaíso 🥇

Trabajamos en Valparaíso con rutas turísticas orientadas al desarrollo sustentable, inclusivo, participativo y ecológico. ¡Te esperamos!

https://ecomapu.com/en/

Le tourisme a repris à fond les ballons, ils sont débordés et m'accueillent avec beaucoup de chaleur malgré tout. Je découvre leur jolie maison au-dessus de la Plaza Echaurren et je me fais embarquer, deux heures après mon arrivée, à l'inauguration d'un bâtiment d'époque qui va être restauré dans le Barrio Puerto... Bref, ça fait deux heures que je suis arrivée, je salue tout le gratin du tourisme du quartier et je tape la bise au maire de la ville. Tout va bien.

Selfie avec Cristian, vues sur le port et la Plaza Sotomayor, et escaliers du bâtiment sur le point d'être restauré. Rue qui mène à la maison de Cristian et Felipe.

Impatiente de retrouver la ville, je pars faire mon tour et saluer Dani, un ami français sur le point de retourner au bled après quelques années à gérer sa propre auberge de jeunesse, puis je retrouve Felipe et me fais inviter à l'anniversaire d'un copain à lui dans un hostal du Cerro Alegre avec une vue magnifique à 360 degrés, juste à côté de l'Eglise luthérienne. Belles musiques de fond, vue sur les lumières du port... Je suis comblée.

Les jours suivants ne perdent pas en beauté. Retrouvailles avec des copains peintres qui vendent leurs toiles sur le Pasaje Atkinson, visite de copains qui tiennent une bijouterie et un atelier de sérigraphie, rencontre au coin d'une rue d'un camarade de couvre-feu qui m'invite à fumer chez des copains - sport national (je précise qu'il ne s'agit pas du couvre-feu à l'époque de la pandémie mais à celle de l'estallido social, où chacun devait être rentré à 18h, mais où une résistance pacifique s'organisait en restant dans l'entrée de sa maison et en partageant du temps entre voisins - sur fond de musiques chiliennes anti-dictature et ultralibéralisme diffusées dans le quartier par la radio indépendante Radio Placeres - Victor Jara, los Prisoneros, Quilapayun...).

Felipe m'invite à une visite guidée en petit comité autour du thème de la bière, on se régale avec des dégustations dans quatre établissements:

- le Pimenton, restaurant qui propose des chorillanas bon marché et a aussi lancé sa fabrique de bières artisanales. Goûts prononcés et bières denses: brune aux saveurs de caramel, blonde au gingembre... Déco politisée et événements sociaux réguliers.

- l'Anfiteatro, sa belle vue, et sa belle variété de bières artisanales à ne pas manquer.

- la Cerveza del Cerro, bonne bière blonde, légère, en toute simplicité, avec une déco à l'ancienne.

- la Cervezocracia, brasserie du barrio Puerto qui a ouvert... 4 jours avant le Covid. Et qui décolle désormais, et propose régulièrement des concerts.

Je retrouve Daniela avec beaucoup de plaisir, on se raconte nos vies et on rigole bien autour d'une délicieuse reineta frite - ou "castagnolle", en français, poisson peu répandu chez nous mais pourtant délicieux, avec son goût à mi-chemin entre le maquereau et le bar... Elle et son conjoint m'accueillent avec beaucoup de chaleur pendant quelques jours, et j'ai l'honneur d'assister à son spectacle de flamenco le lendemain.