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L'histoire d'une boulette qui cherchait un travail en saison touristique creuse dans une ville sinistrée par le chômage

L'histoire d'une boulette qui cherchait un travail en saison touristique creuse dans une ville sinistrée par le chômage

"Le succès, c'est d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme "

Winston Churchill. 

En fait, entre l'idée de cet article et cet article, le titre est devenu : l'histoire d'une boulette qui espère conserver son boulot dans le tourisme alors qu'il va finalement y avoir très peu de touristes. 

Bref. Ça commence comme ça : la boulette s'est mis en tête de passer plusieurs mois à Valparaiso et d'y travailler, et comme elle est un peu têtue, il n'y a pas moyen de lui faire changer son projet. 

Chapitre 1: volontaire à la Casa Piola 

Prendre ses marques, se faire quelques copains, limiter les coûts et avoir du temps pour chercher un travail en faisant du volontariat pendant un mois dans une auberge de jeunesse. La Casa Piola est un lieu idéal pour ça : recommandé par une voyageuse connue à Puerto Montt, les patrons, Dani et Lucile, sont des crèmes, l'ambiance est tranquille (et dire ça, en fait, c'est un pléonasme, puisque c'est exactement la signification, en chilien, de "piola"), et le travail est agréable. Préparer le petit déjeuner et taper la discute avec les clients qui viennent le prendre, faire les chambres et le ménage, faire les check in et les checks out, repasser (merci Papa pour le "mais c'est possible que toi tu fasses ça ?" quand je te l'ai raconté), faire les lessives (et satisfaire ses penchants fétichistes quand il faut laver les slips des beaux gosses). 

Entre les patrons qui sont deux jeunes Français, Morgane, étudiante française, Catalina, tatoueuse argentine, Christian, facteur italien, Antoine, baroudeur français, Maximilian, infographiste argentin, Barbara, accordéoniste argentine, Fernanda, baroudeuse chilienne, et Claudio, prof d'histoire chilien, il y a de quoi se sentir bien dans cette équipe de volontaires. Et c'est sans parler des clients : de Miguel, qui vient passer une semaine avec nous et veut le même job tellement il trouve ça bien, de Marcelo et ses magnifiques toiles mapuches, dont il enseigne le tissage, de Mathieu qui vadrouille mais qui finit toujours par revenir, Lucrecia, ses récits de vie cubain et venezuelien et ses délicieuses arepas,, Mike, la version anglaise de Géo-Trouvetout...

Bon, il y a aussi un client chirugien-spécialisé-dans-le-retrait-de-la-zone-du-cerveau-qui-permet-de-rester-humble qui donne un cours à la boulette sur le phénomène migratoire en Europe alors qu'elle a bossé 4 ans dans le droit des étrangers avant de prendre le large avec son baluchon, un autre client qui va dire à une volontaire qu'elle est sexy quand elle fait le ménage, et deux autres clientes qui finissent leur nuit en amoureuses au commissariat suite à la démonstration de résolution-de-conflit-par-le-dialogue-et-la-douceur dont elles ont fait profiter à tous leurs voisins de chambre. Mais si la boulette ne se souvient même plus du nom de ces clients, c'est qu'ils n'ont pas pris trop d'importance par rapport à ceux qui valaient tellement plus le détour ! 

Chapitre 2: modèle vivant 

Comment rater l'occasion de pratiquer un métier-passion de longue date, dans cette ville qui regorge de peintres ? Ne pas s'y méprendre cependant : ça faisait rêver la boulette d'en vivre comme le font certains en France, mais les occasions de le faire sont plus limitées au Chili. Ça sera quand même un bon "pololito", ou "petit rencard" pour traduire du chilien toujours très imagé pour parler d'un job de complément. Avec même une séance avec des tenues des femmes des tableaux d'Edward Hopper, en mode jeu de poupée pour adultes : allez-y les artistes, vous avez un grand sac de vêtements, choisissez comment vous voulez la vêtir ! 

Ça sera aussi l'occasion de se faire de très sympathiques copains artistes avec qui partager. Un petit tour au Paseo Atkinson, et il y aura toujours un présent au rendez-vous en train de vendre ses travaux avec qui papoter !

Un petit bout de la clique de la Casa Piola : Mathieu, Catalina et la boulette

Un petit bout de la clique de la Casa Piola : Mathieu, Catalina et la boulette

Dessins réalisés lors d'une séance de modèle vivant au Centre Culturel IPA

Dessins réalisés lors d'une séance de modèle vivant au Centre Culturel IPA

Chapitre 3: serveuse à la Colombina 

21h30 un jeudi soir, un appel d'un numéro inconnu retentit : "Vous êtes dispo demain de 12h à 20h pour un essai ?". Pas de quoi se poser 36 questions sur la réponse, la logistique pour se libérer viendra ensuite. 

Ça sera une première expérience... De boulette. Parce que le resto est chic et que c'est un peu violent pour une première vraie expérience de serveuse dans une salle qui est pleine. Oubli de petits pains dans le four qui sert à les réchauffer, apéritifs servis en même temps que les plats... Et apprentissage par la douleur des relations avec des créatures pires peut-être que les clients : les enfants en bas âge des clients. Une petite fille de 3 ans crie "je veux un muffin !!!" et ses parents quittent les lieux, parce que la boulette ne savait pas qu'il n'y en avait plus même s'ils étaient sur la carte, et un enfant de deux ans vient ordonner "Du pain ! Du pain !" à la boulette, qui se permet devant les parents de lui demander quel est le mot de passe quand on a quelque chose à demander...

Chapitre 4: serveuse au Barrio Mercante

Vous aurez compris que la Colombina n'a jamais rappelé la boulette... Mais voilà que quelques jours plus tard, retentit un nouvel appel, et une proposition d'une journée d'essai dès le lendemain, pouvant ensuite déboucher sur un remplacement d'un mois, et éventuellement sur un renouvellement plus long, au Barrio Mercante, un troquet proche des bureaux des notaires et avocats, qui sert principalement des employés administratifs pendant leur pause de midi.

Cette fois-ci, ça se passe bien, et la boulette reçoit les encouragements de sa collègue. Sauf qu'en passant un coup de fil le vendredi, histoire de savoir si oui ou merde on l'attend lundi matin, on lui apprend un bout de l'histoire qu'elle ne connaissait pas "On sait pas ce qui a pris à la manager de vous recruter la veille de son départ et du rachat du restaurant. On a assez de choses à gérer comme ça pour ne pas accueillir maintenant une nouvelle employée."

La faute à pas de chance... Une seule solution : la persévérance.

Étape 5: plante verte et serveuse au Café du Mal

Au tout début, ça se présente comme un petit job à mi-temps et sans contrat, fixe tout de même, 4 jours par semaine, dans le Cerro Concepcion, lieu hautement touristique. Mais finalement, ça s'achève au bout de trois jours et le nom de "Café du Mal" sert à ne prendre aucun risque d'embrouilles en balançant mon porc sans preuves. Mais si jamais ça vous intéresse... Il est situé au fond d'un patio où se trouvent des boutiques de souvenirs, à côté d'escaliers qui lient le Paseo Galvez au Paseo Gervasoni, et à l'extérieur du café, pour faire de la pub pour le lieu  il y a une peinture murale toute mignonne avec des bonshommes qui portent des panamas !

Le job consiste surtout à capter des clients en racontant des anecdotes rigolotes sur l'histoire du lieu et en présentant la carte. Il n'y a pas foule mais c'est toujours ça de gagné en termes de rentrées d'argent, et passer l'après-midi dans la rue à capter des clients, c'est aussi amusant pour les commères comme la boulette. Apprendre que la chanteuse Zaz était de passage et a fait des emplettes dans la boutique de la voisine du patio, voir une nana super bourrée qui se tremoussait de façon super incommodante à la soirée de la veille déambuler pour vendre des sucettes aux touristes, rire des touristes qui font tous les mêmes selfies... 

Plutôt pas mal tout ça... Mais en fait, vraiment, non. Vraiment non au cuisinier du Café du Mal, qui est complètement sourd à un non. Ça commence par un "Quand est-ce qu'on va boire un café ensemble ? Mardi on sera seuls au travail, après le boulot on va boire un café." Il ne s'agit que d'un café... Mais le ton est suffisamment pressant pour inquiéter la boulette, qui va voir la tenante d'une boutique dans le même patio et lui demander ses horaires, histoire de savoir s'il y aura d'autres personnes à l'heure de la fermeture... Et se faire rassurer (pas pour longtemps) : ce cuisinier est maladroit, mais c'est un gentil garçon. 

Alors passons... Sauf que le mardi, après avoir répété trois fois de suite "moi j'aime les relations sans compromis", il demande à la boulette si elle a besoin d'argent... Elle se revisualise les scènes de film où une jeune femme pas trop dégueu et en galère de sous se fait tendre la main par un gentil monsieur qui tient une grande maison avec plein d'autres jeunes femmes en galère de sous... Et répond que ça va, elle a de bonnes économies pour financer son séjour au Chili ! 

"Mais le matou revient, le jour suivant, mais le matou revient, il est toujours vivant"... Il revient d'abord en jouant à se rapprocher de la boulette, alors qu'elle donne un coup de main en cuisine, et en faisant mine d'être sur le point de tenter quelque chose. Il se fait remballer sur le champ, mais ça suffit pas... À l'heure de la fermeture, il demande : "j'ai quelques questions à te poser pour un ami qui anime une chaîne YouTube sur le sexe... Tu aimes le sexe oral ? Tu couches par amour ou pour l'argent ? Si je t'offrais 50 000 pesos, tu accepterais une relation sexuelle avec moi ? Tu t'énerves parce que tu as des difficultés relationnelles et qu'en France vous êtes un peu fermés, dans mon pays, au Venezuela, on peut parler sans tabous de plein de choses... ".

Mettre sa victime en position de malaise puis lui dire que le problème, c'est elle, qui est un peu trop sensible... La boulette n'a pas la science infuse, mais en matière de harcèlement, elle a suffisamment de connaissances empiriques pour que son voyant rouge s'active et ne cesse plus de clignoter. Pas besoin d'hésiter à appeler le patron, et pas question d'y retourner sans qu'un recadrage n'ait lieu. Le patron a l'air gentil et a un discours compréhensif... Son message du lendemain beaucoup moins : "on n'a pas assez de clients pour pouvoir te garder en fait". 

Quelques jours plus tard la boulette est remplacée... Pas par un boulet mais par une autre boulette. C'est son tour d'avoir des fantasmes violents, genre défoncer le joli chariot qui sert à faire de la pub à l'extérieur du café avec l'inscription "partage ton meilleur conseil avec quelqu'un, genre arracher le panneau decoratif "café de l'égalité" ou taguer dessus "sauf pour les femmes", genre envoyer un message ultra cinglant au patron en le félicitant pour ce miracle économique, parce que devoir se séparer d'un employé faute de clients pour en reprendre un autre sur le champ c'est un sacré retournement de situation... Mais la boulette se contient, peut être à tort, mais pour réfléchir s'il y a un moyen de négocier un chèque, et pour plutôt crier ce qui s'est passé sous les toits, y compris sous le toit du patio du café, en espérant leur faire perdre quelques clients. 

La boulette est quand même soulagée que ça n'ait pas duré... Et essaie de voir le verre moitié plein: le prochain job ne pourra qu'être mieux ! 

Étape 6: serveuse au Bar Ney

Avec tour ça, la boulette commence à se dire qu'il serait peut-être temps d'élargir un peu ses recherches à Viña del Mar, la ville voisine de Valparaiso. Il y a aussi plein de restos, de bars et d'hôtels, et puis faire Valparaiso-Viña pour aller bosser, ça revient à peu près à faire Nation-Mairie de Montreuil ou Lyon-Villeurbanne en transports en commun, alors c'est pas trop compliqué. 

Comme d'hab', elle est rappelée un dimanche soir à 22h30 alors qu'elle est chez des potes à Santiago pour un entretien le lendemain à 15h, et se dépêche pour revenir dans les temps... Et faire son premier tour de service à 18h. 

Le Bar Ney (comme le personnage des Simpson, oui) a ouvert au mois de mai, dans un quartier très fréquenté par les étudiants de Viña del Mar. Le bar attire ses clients par des happy hour, très alléchantes et n'a pas de difficultés à se remplir: 2 pintes de Becker pour 1€80 jusqu'à 20h, 2 pintes de Stella pour 4€ jusqu'à minuit...

La contrepartie, c'est que pour gagner bien leur soirée, les serveurs doivent faire beaucoup de tables. Le salaire de base est de 10 000 pesos, soit 14 euros, pour 9 heures de présence, et de nuit: 8 heures de travail + 1heure de pause, qui est surtout un bon prétexte pour nous garder plus longtemps sous la main, parce quand on prend sa pause-diner à 1h du matin, on n'en a pas vraiment grand-chose à faire d'avoir une heure entière, et on voudrait surtout rentrer chez nous à 4h plutôt qu'à 5h... La grille des salaires d'un travailleur de nuit est normalement plus élevée, mais je crois que vous aurez compris depuis le début de cet article qu'on n'est pas à une illégalité près... Le reste des revenus des employés dépend des pourboires de la soirée, qui peuvent être plus importants que leur salaire dans les bons jours. Le calcul est simple: le pourboire, c'est 10% de la note, et il est très rare qu'un client refuse de le verser. Le serveur a donc intérêt à être un bon vendeur, puisque plus la note est élevée, mieux il gagnera sa soirée. Le serveur a aussi intérêt à être un bon vigile : si un client fait le perro muerto, autrement dit le "chien mort", c'est-a-dire s'il part sans payer, l'addition est à régler par le serveur. La boulette se demande quand même une chose : avec quel argent on est censés régler pour un client, quand on est payés 14 euros la nuit ?

La boulette a appris en France qu'un lieu de travail où il y a beaucoup de turnover, c'est rarement bon signe. Ici, la boulette apprend autre chose : quand il y a plus de Venezueliens et d'Argentins en situation irrégulière où administrativement précaire que de Chiliens, c'est peut-être aussi qu'il y a quelque chose qui cloche dans les conditions de travail de ce lieu... 

10 jours de travail au Bar Ney, et la boulette a déjà l'impression d'être en train de sacrifier sa vie sociale pour un salaire loin d'être folissime, et n'en peut plus du 18h-3h et du 20h-5h, et des retours à la maison en solo en colectivo (taxi collectif bon marché), et de remonter sa rue où il ne manque jamais un bourré... Alors, dans un élan de motivation, la boulette se prépare pour le Guiness des Records : 24 CV déposés en exactement 1h15 dans les restos et hôtels du Cerro Alegre avant d'aller bosser. 

Chapitres 7 et 8: récompenses 

Quelques heures plus tard, la boulette reçoit un message de Francisca, chef cuisinière à Almacen Nacional, alors qu'elle est en train de bosser au Bar Ney. Un essai lui est proposé dans un resto chic à 15 minutes à pied de chez elle, hourra ! La première journée se passe bien, l'equipe est sympa, et son collègue serveur a la bienveillance de l'avertir sur le piquant de certains plats, histoire qu'elle ait pas à payer pour le client s'il rend le plat et estime qu'il a été mal renseigné.

Reste à passer la prochaine journée d'essai sans venir fracassé : la boulette est censée terminer à 5h du matin au Bar Ney, et attaquer le lendemain à 12h au resto, puis retourner bosser le soir au Bar Ney. Ça risque d'être chaud pour réussir son essai. Lui vient alors un éclair de lucidité, à 1h du matin : "Boulette, tu as le choix. Tu peux subir ton sort, rien dormir et rater ton essai, ou accepter qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs, et t'inventer des règles super douloureuses qui t'obligent à rentrer chez toi. Je crois qu'à l'epoque où tu étais une bien sage assistante sociale, tu as reçu suffisamment de mythos dans ton bureau pour pouvoir, pour une fois, prendre ton tour. " 

Le pire, c'est que ça marche grave bien, et qu'en deux minutes la boulette est libérée et file pioncer. Un risque qui en valait la peine : ils sont deux candidats à faire un essai, mais c'est elle qui obtient le job, hourra ! 

Nouvelle étape, nouveaux apprentissages sur la gastronomie chilienne, nouvelle équipe trop sympa, qui l'intègre rapidement et l'embarque célébrer les fiestas patrias dans une fonda locale, grande fête foraine qui dure une semaine à l'occasion de la fête nationale, le 18 septembre. Trinquer des terremotos (boisson typique à base de vin cuit, le​​​​​ pipeno, avec une boule de glace à l'ananas qui fond dedans), jouer aux auto-tamponneuses bourrés, dormir 4 heures et se réveiller avec une caña monstrueuse, mais savoir que tout le monde ce jour-là est en train de souffrir, et que quand même, il faut y aller... Et qu'au moins, c'est pas pour rien qu'il faut y aller : des plats de qualité dans un quartier touristique, qui rapportent de bons pourboires et le bonus sur le salaire quand on travaille un jour férié, tout ça fait très plaisir au portefeuille  ! La boulette est un peu crevée au bout de cette première semaine d' exactement 52 heures, mais elle a payé son loyer du mois en 3 jours de service et est ravie. 

Chaque membre de l'équipe a un caractère bien trempé, et avec les clients, on voit aussi défiler de petites séquences d'humanité. Une vieille bique qui rend une boisson et un plat, changés gratuitement par la maison, et qui part sans payer de pourboire, un italien qui se met à pleurer, super touché qu'on apporte un dessert offert par la maison pour l'anniversaire de son ami, un petit papy qui dit en riant que le dessert Viagra del Tata​​​​​​, c'est exactement ce qu'il lui faut, un couple qui fend le coeur en commandant 3 bières par adulte et une bouteille d'eau plate pour leur enfant...

Vous aurez compris que c'est trop bien. Vous avez peut-être aussi remarquer qu'il n'y a pas qu'un chapitre 7, mais aussi un chapitre 8, parce qu'une autre occasion se présente à la boulette, et la rend encore plus contente de son sort... 

La boulette a quitté son job d'assistante sociale auprès de réfugiés, mais quand même, ça lui manque d'avoir des petits étrangers à prendre par la main pour leur montrer un pays nouveau pour eux... Alors la boulette décide de tenter un petit rêve : elle veut être guide ! 

Coup de bol, les patrons de la Casa Piola sont copains avec le manager local d'une compagnie qui propose des visites guidées des Cerro Alegre et Concepcion en anglais. Le courant passe bien, et justement, la guide qui faisait les visites du dimanche s'en va début octobre. Sa place est disponible pour la boulette si elle est prête à bouffer de la visite guidée et de la lecture historique dans son temps libre. La boulette s'implique beaucoup dans sa formation et se régale. Elle parle de ce projet à ses patrons du restaurant, qui ne voient aucun inconvénient à lui laisser ses dimanches pour le faire. 

Les peintures murales, les cimetières, la Guerre du Pacifique, les églises, les anecdotes croustillantes... Les touristes ont l'air contents de leur tour avec la boulette, il y en a même une qui lui dit : "You are very knowledgeable! ". La boulette s'est fait 75 euros en une journée et s'est bien amusée, la boulette est riche, la boulette est contente. 

 

Équipe d'Almacen Nacional : de droite à gauche, Benjamin, Katia, Francisca, Victoria, la boulette et Juan Paulo

Équipe d'Almacen Nacional : de droite à gauche, Benjamin, Katia, Francisca, Victoria, la boulette et Juan Paulo

Oh oui,  elle est contente, elle fait des choses qui lui plaisent, elle travaille beaucoup mais ses revenus sont désormais le double du salaire minimum chilien. 

Sauf que... Sauf que le copain Churchill, il a aussi dit autre chose :

"Le succès n'est pas définitif, 

L'échec n'est pas fatal, 

Ce qui compte, c'est d'avoir le courage de continuer. "

Vous aurez compris en lisant l'histoire de la boulette que le Chili ne fait pas de cadeaux à ses travailleurs. Tellement pas qu'ils décident de se rebeller un bon coup, tous ensemble, et qu'en quelques jours les rues de la ville où vit la boulette prennent un nouveau visage :

L'histoire d'une boulette qui cherchait un travail en saison touristique creuse dans une ville sinistrée par le chômage
L'histoire d'une boulette qui cherchait un travail en saison touristique creuse dans une ville sinistrée par le chômage
L'histoire d'une boulette qui cherchait un travail en saison touristique creuse dans une ville sinistrée par le chômage

Ce nouveau visage, il fait rêver les chiliens à un avenir meilleur mais il fait plus trop rêver les touristes. Les visites guidées sont désertées, et n'ont de toute façon lieu que le matin pour des raisons de sécurité. Le restaurant perd en clients... Et la boulette et le barman sont les seuls à ne pas avoir de contrat définitif, alors ça date d'hier, ils sont tous les deux virés. 

Mais ne vous en faites pas... Comme vous l'aurez compris, la boulette n'en est plus à son premier plan B.